Comment vivre du trading ? Quel est le quotidien d’un trader ? Quelle est la part de rêve, la part de réalité ?

Ces quelques notes à moi-même, je les ai écrites dans un moment de doutes, il y a une dizaine d’années de cela, ce devait être ma première ou ma deuxième année de trading.

Ce n’est pas une méthode, ce sont quelques points clefs que j’ai compris en étant au fond du trou après une série d’échecs. C’est un rappel sur le fait que l’échec fait partie du jeu.

Il est intégré dans le quotidien du trader, on n’y peut rien, et un échec ne remet rien en cause, il ne change pas notre valeur en tant que professionnel. C’est notre réponse à cet échec qui sera déterminante pour la suite.

Notre attitude qui doit être modifiée pour obtenir des résultats différents.

Il y a deux leviers sur lesquels nous pouvons agir : la technique (en ajustant nos plans de trade) et nos réponses aux situations (changement intérieur, travail psychologique). C’est de ce deuxième levier que je souhaite parler dans cet article car il y a des milliers de conseils disponibles facilement sur la technique, mais encore bien peu sur l’état d’esprit, l’attitude, la réactivité.

Ce qui compte ce n’est pas ce qui va se passer, c’est la manière dont je vais réagir quoi qu’il se passe.

Il y a une différence entre aimer le mode de vie rêvé d’un trader et aimer le quotidien d’un trader. Ce quotidien il est fait de choix et non d’espérance, ce qui change tout. « Une fois que j’aurai appris à voir les choses de cette manière ce quotidien deviendra plus tranquille ». C’est ce dont j’étais persuadée, et c’est totalement vrai.

Le rêve du trader

Le mode de vie rêvé, c’est un idéal centré sur le résultat et non sur le processus.

C’est voir les gains, et se dire que les pertes ne sont pas si graves car elles sont compensées largement par les réussites.

C’est penser que la problématique financière va disparaitre avec de bonnes performances en trading.

C’est penser qu’un bon trader ne doute jamais.

Le quotidien du trader

Le quotidien réel du trader, c’est du temps passé dans l’incertitude, la peur permanente de ne pas prendre les bonnes décisions.

C’est passer des heures à créer une stratégie et la ruiner en un instant parce que je pense que cette fois-ci, cela évoluera différemment.

Parfois à tort, parfois à raison. Et dans un cas comme dans l’autre un stress immense est créé, par l’exaltation ou la colère.

C’est se retrouver paralysé à ne plus savoir comment engager un nouveau trade ou comment sortir d’un trade.

C’est lire des tonnes de choses sur le trading et ne pas se reconnaître dedans.

C’est aspirer à avoir cette tranquillité affichée par les traders gagnants qui sont médiatisés, à se dire que j’exécute le plan et je gagnerai, c’est mathématique.

Une voie de connaissance

C’est aussi un chemin de connaissance personnelle dans lequel on s’aventure sans même s’en rendre compte. Je ne pensais pas que le trading serait un tel maître, un tel miroir grossissant sur les fonctionnements, mes aspirations, mes peurs, mes blocages.

Devenir un bon trader, c’est se connaître complètement

La seule méthode de trading qui fonctionne c’est de trouver la sienne, de ne pas nier ce qui est, d’accepter pleinement ses biais et ses imperfections, accepter de ne pas lutter mais de s’en servir, accepter que cela me limite parfois dans mes gains mais ce qui compte après tout c’est d’être bien dans ce que je fais. Moi en tout cas c’est ce à quoi j’aspire, je mets ma tranquillité personnelle avant le gain dans la hiérarchie des besoins à combler. A condition de gagner un minimum bien sûr…

Tout le monde accepte le gain, mais qui accepte l’échec ? Un excellent trader c’est celui qui a appris à faire cela, j’en suis convaincue. A ne pas se laisser submerger ou alors à revenir très vite à un état d’esprit serein et pragmatique, à savoir refaire un plan réaliste après une déconvenue, sans chercher à « se refaire ».

Trader ou analyste ?

L’analyste technique utilise les probabilités en s’aidant de figures chartistes et d’indicateurs pour prendre des décisions éclairées.

C’est un peu le consultant, le chercheur.

Le trader c’est celui qui va au charbon, celui qui gère la réalité du terrain. Il base sa décision sur des modèles, mais il n’est pas lié aux modèles.

Il décide la taille de la position qu’il prend, le niveau de gains espéré, le risque acceptable, il sait quel est le risque en prenant en compte l’analyse fondamentale, la conjoncture, pas uniquement les graphiques.

Il connaît ses biais, certains ne peuvent pas rentrer sur une position baissière car le biais haussier est trop important et fausse tout leur raisonnement, le trader sait cela.

Être une analyste c’est très bien, être un trader c’est plus riche, plus complexe, plus pratique, et c’est cela qui permet de gagner de l’argent.

Conseils pour traders

Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à me le dire. J’avais à l’époque un journal de trading dans lequel je m’attelais à noter les ajustements techniques nécessaires mais aussi les changements dans l’attitude, l’état d’esprit, le money management, la vie du trader, quoi. Je peux lancer une fouille dans ces archives en vous en extraire la substantifique moelle au fil de quelques articles.

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