Les opérations monétaires sur titres sont menées par la Banque centrale européenne (BCE) : il s’agit d’un programme d’achat d’obligations émises par les États de la zone euro (sur le marché secondaire uniquement). Les OMT ont démarré en 2012 et sont remises en cause en ce début d’année 2015. Quels sont les tenants et les aboutissants de ce programme, et quel serait l’impact d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne concernant l’arrêt des OMT ?
Une définition rapide des OMT
Les OMT permettent avant tout de stabiliser les taux d’intérêt pour les États de la zone euro. En rachetant les obligations jugées les plus risquées, l’objectif est double : la BCE donne un signal positif au marché et les taux baissent mécaniquement, la demande d’obligations augmentant.
Quels sont les enjeux d’un changement de cap ?
La principale critique qui est faite à ce dispositif vient de l’Allemagne et des pays de la zone euro dont l’économie est relativement stable : en rachetant la dette des pays les plus en difficulté, ce sont clairement les pays les plus « riches » qui financent les États les plus « faibles ».
En réponse à cette critique bien légitime, il convient de rappeler que les États de la zone euro sont liés et qu’une hausse des taux d’intérêts sur les obligations de l’un des États aurait un impact négatif sur la monnaie unique, et donc à moyen terme sur les économies qui jusqu’à lors ne connaissaient pas de difficultés majeures. En suivant ce raisonnement, on se rend bien compte qu’il est dans l’intérêt des pays qui s’en sortent le mieux économiquement d’aider ceux qui rencontrent des difficultés à emprunter via les marchés obligataires, à condition que les pays qui bénéficient du dispositifs prennent des mesures adaptées pour redresser leur économie.
Assouplissement quantitatif et OMT, quelles différences ?
Le QE (quantitative easing, ou assouplissement quantitatif) est un outil de politique monétaire adopté par certains États dans le but de relancer l’économie, la banque centrale rachète des bons du trésor.
Deux mécanismes sont observés après un QE :
- De l’argent frais est injecté dans le pays, et cette augmentation de la masse monétaire permet d’éviter une potentielle déflation.
- Ensuite, les banques sont incitées à prêter davantage car leurs réserves d’argent augmentent.
Mécaniquement, les taux des obligations d’États baissent, ce qui permet à l’États en question de se financer sur les marchés à moindre coût. Concrètement, c’est un moyen fréquemment utilisé lorsque l’on souhaite relancer la croissance. Tout l’enjeu est de savoir s’arrêter à temps, sous peine de provoquer une hausse incontrôlable de l’inflation…
Un assouplissement quantitatif permet d’injecter de l’argent dans l’économie en achetant des bons du trésor sur le marché primaire, tandis que dans le cas des OMT, les États n’interviennent que sur le marché secondaire. Concrètement, un QE augmente la quantité de monnaie en circulation dans l’économie alors que les OMT n’impactent pas la masse monétaire, puisque son effet se limite au marché secondaire : son impact ne sera visible qu’au niveau des taux des obligations des États concernés.
Quels changements sont à prévoir pour les traders forex ?
Cette remise en cause des OMT risque d’avoir des effets inattendus sur le marché du forex : les paires de devises contenant de l’euro risquent bien évidemment d’être impactées. Les indices européens sont également à surveiller de près ces prochains jours. Il est impossible de prédire l’évolution des cours car les anticipations ne sont pas connues de manière sûre (même si l’on soupçonne fortement une poursuite des OMT). Suivant cette hypothèse, c’est surtout une condamnation de ce dispositif qui impacterait les marchés.