La stratégie des tortues est célèbre pour avoir permis à un groupe de traders de réaliser des profits substantiels sans pourtant avoir de connaissances préalables en trading. Dans cet article, nous allons bien sûr nous intéresser à cette stratégie, mais ce qu’il faut retenir avant tout c’est qu’il est nécessaire d’avoir un système défini auquel se référer lorsque l’on fait du trading. Evidemment, tous ne se valent pas !

 

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La stratégie des tortues : le principe

Le pari de Richard Dennis semble fou : transformer de complets novices en traders gagnants. Et pourtant, on peut affirmer que ce fut un succès ! Même si cette expérience date un peu (1983), les conclusions qui en ont été tirées sont encore d’actualité.

Les paramètres de la stratégie des tortues

  • Actifs traités : devises, matières premières et obligations d’Etat. La diversification est importante dans cette stratégie et prenait en compte les corrélations entre les différentes devises/actifs.
  • Taille des positions : en fonction de la volatilité de l’actif. De plus, la somme utilisée pour trader était diminuée lorsque des pertes étaient enregistrées par le trader…

Exactement l’inverse de ce que font la plupart des trader ! Souvent lorsque nous enregistrons des pertes sur un actif, le premier réflexe est de persister dans son erreur et d’acheter/vendre de nouveaux lots afin de « niveler » se gains espérés. On persiste donc dans une direction qui est, la plupart du temps, mauvaise. Tout ça pour ne pas heurter notre petit ego…

  • Signaux d’entrée sur le marché : la méthode du breakout était appliquée sur une période de 20 ou 55 jours. Cela signifie simplement que les ordres étaient passés dans le sens de la cassure (c’est donc du trading directionnel) lorsqu’un plus haut/plus bas de 20 ou 55 jours était atteint. Très simple, donc. Pourquoi ne le faisons-nous pas ? Parce que ces signaux de breakouts seraient très rares, et la plupart des traders (perdants) sur le forex recherchent un maximum d’opportunités de trades !
  • Signaux de sorties : les stops étaient obligatoires ! En tant que fervente militante pour les stops, j’adore cette stratégie rien que pour cette règle. Les niveaux de stops dépendaient de la volatilité mais étaient toujours déterminés de telle sorte que la perte maximale engendrée par un trade ne dépasse pas 2% du capital. Voilà pour les trades perdants. Si le trade évoluait favorablement, la patience des jeunes tortues était encore mise à l’épreuve (du coup, elles avaient bien mérité leur nom !) puisque les sorties se faisaient sur les plus hauts/plus bas à 10 jours (pour les entrées sur breakouts 20 périodes) ou 20 jours (pour les breakouts 55 périodes).

Les leçons de trading tirées de la stratégie des tortues

  • Pas de place pour les émotions : Comme évoqué plus haut, les facteurs « émotionnels » n’étaient pas pris en compte, les traders n’étaient pas tentés de prendre des risques inconsidérés dans le seul but d’avoir raison et de donner tort au marché puisqu’ils n’avaient pas vraiment l’initiative… Et c’est à mon avis la principale raison du succès des tortues.

De là à conclure que les robots peuvent remplacer l’humain et que les systèmes de trading automatisés sont la panacée, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas. Ces « robots traders » ne sont pas comparables aux apprentis de Richard Dennis qui eux avaient tout de même une part de choix à faire : le cadre était strict mais l’initiative humaine avait également son importance, sinon pourquoi avoir pris le temps de former toutes ses petites tortues avant de les laisser trader ? En clair, ce qu’il faut c’est une part de bon sens dans un cadre bien défini.

  • Halte au trading compulsif ! La méthode du breakout sur laquelle est basée cette stratégie limite grandement le nombre de trades passés. Un conseil simple est donc de mise : soyez patient. Oui, vous allez peut-être passer plusieurs jours à scruter désespérément votre écran d’un œil torve de trader qui s’ennuie. Mais si vous n’attendez pas que l’opportunité se présente, vous ne cherchez pas à réaliser un trade gagnant, vous êtes en quête d’adrénaline et c’est plus l’attitude d’un joueur de casino que d’un trader pro. Simple constatation, aucun jugement de ma part.
  • Les stops : à mon sens, l’une des règles les plus importantes de cette stratégie, c’est le stop systématique ! La limite de 2% du capital en perte potentielle, ça se discute éventuellement. Et dire que la plupart des traders ne mettent pas de stops…

Pour les sorties gagnantes, la règle simple (mais pourtant rarement suivie) du « laissez filez les profits et coupez les pertes » s’applique… Une erreur fréquente des traders perdants, c’est d’être un peu « greedy » et de couper les gains bien trop tôt. Conséquence : il faut un ratio de trades gagnants/trades perdants bien plus élevé pour avoir un système qui fonctionne.

  • La taille des comptes : nous n’avons pas abordé ce sujet dans le paragraphe précédent. Certains traders avaient des comptes de 2 millions de dollars. L’équivalent aujourd’hui, ce serait certainement quelques dizaines de milliers d’euros. Plus facile pour diversifier qu’avec ses 2000€, pas vrai ? Alors oui, la taille compte ;) Mais je ne dis pas non plus qu’il faut attendre d’être millionnaire avant de pouvoir trader…

 

Pour aller plus loin, voir en détail cette stratégie et pourquoi pas la tester (je ne saurai trop vous recommander de la tester en mode démo…), vous pouvez bien sûr trouver le livre de la stratégie des tortues mais pour faire court il existe aussi un très bon résumé en pdf, gratuit. Bonne lecture, et bons trades!

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